Inquiet de la spoliation de l’espace de son école par la direction générale de l’institut supérieur pédagogique technique, Jérôme Kalambu Luboya, préfet de l’Institut Technique Industriel de la Gombe, a réuni les chevaliers de la presse jeudi 13 juillet en présence de sa hiérarchie pour faire toute la lumière sur ce dossier qui oppose le ministère de l’ESU à celui de l’EPST.
Face à la presse, Jérôme Kalambu n’avait qu’un seul objectif, celui d’ éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale sur la spoliation de l’espace de l’ITI/Gombe par l’ISPT qui est en train d’ériger un mur après avoir tout laissé en amodiation aux expatriés qui s’emparent de toute l’avenue Shaumba, réputée académique et scolaire, une avenue de la science.
Plantant le décor, Félicien Manguala, chargé du Social de l’école a brossé l’historique des faits depuis la création de cette école en 1952. Il a rappelé qu’à sa création, l’ITI/Gombe ne recevait que les enfants des parents nobles de l’époque coloniale. En 1956, a-t-il poursuivi, les membres de la Coopération Technique Belge œuvrant à l’ITI/Gombe dont Monsieur Albert Delvaux, alors Directeur des Etudes initièrent le projet de créer une école supérieure technique dans le but de combler la carence des professeurs qualifiés pour les cours spécifiques de l’enseignement technique.
« Naturellement, c’est l’ITI/Gombe qui sera choisi provisoirement pour que soit installée l’école supérieure technique qui portera plus tard le nom de l’Institut Supérieur Pédagogique Technique, ISPT/Kinshasa.Pour permettre à l’ISPT/Kinshasa de fonctionner, l’ITI/Gombe lui cédera à titre provisoire quelques locaux de son immeuble de quatre niveaux pour abriter les ateliers, les bureaux et laboratoires. 26 ans après la création de l’ITI/Gombe, les locaux cédés provisoirement à l’ISPT/Kin ne se retrouvaient uniquement qu’au rez-de-chaussée et au premier étage. Exceptionnellement, le Préfet Delvaux avait cédé quelques chambres du deuxième étage aux étudiants venus de l’intérieur du pays, y compris les élèves de l’ITI/Gombe. Ce n’est que là où on trouvait les étudiants de l’ISPT/Kin. Ainsi, les 3ème et 4ème étages étaient réservés exclusivement aux élèves de l’ITI/Gombe », a décrit Félicien Manguala.

Toujours dans cette narration,Félicien Manguala note que l’ISPT n’a jamais eu d’intention de construire afin de libérer les salles lui cédées par l’ITI.
« Pour mémoire, depuis sa création en 1976, l’ISPT/Kin a toujours été logé et abrité dans l’enceinte même de l’ITI/Gombe. Pourtant, disposant d’un vaste terrain de plus de deux hectares lui cédés par l’Etat, l’ISPT/Kin pouvait y implanter ses propres édifices. Malheureusement, il s’est contenté à spolier son terrain au profit des commerçants expatriés à des fins d’enrichissement des membres de son Comité de gestion sans en référer à sa vocation de formation de la jeunesse congolaise. Tout a été cédé aux Libanais qui y érigent des magasins mettant en péril l’éducation de la jeunesse », s’est plaint Félicien Manguala.
Aux fins de couvrir sa forfaiture, l’ISPT/Kin ne trouve plus d’autres options que de jeter toutes ses forces dans la guerre d’usure qu’il livre à l’ITI/Gombe dans le seul but de s’accaparer de son patrimoine immobilier, en instrumentalisant les étudiants particulièrement appelés la Haute Brigade Spéciale, qui n’est autre que la milice qu’utilise son actuel DG, Monsieur Albert Kabasele, de poser des actes de provocation, d’indignité, belliqueux et immoraux vis-à-vis des élèves, du personnel enseignant de l’ITI/Gombe, leurs familles sans compter les paisibles passants.
Le Chargé du Social de l’ITI/Gombe, a fait observer que depuis sa création, l’ISPT/Kin n’a pas des homes construits après plus de 45 ans d’existence : les étages occupés par les étudiants à titre de logement laissant par squatte ; pas de bureaux administratifs construits : l’actuel bâtiment occupé par le Directeur Général de l’ISPT/Kin et ses services est l’ancien réfectoire aménagé de l’ITI/Gombe leur cédé à titre provisoire. Depuis sa création en 1976 jusqu’en 2018, l’ISPT/Kin ne disposait que des deux bâtiments construits par les fonds de la Coopération Belge servant respectivement d’atelier mécanique et des enseignements.
Et à ce niveau, Monsieur Félicien Manguala, s’est interrogé : « comment un institut supérieur quasiment dépourvu de bâtiments d’enseignement peut-il se prévaloir posséder un home à quatre étages pour ses étudiants ? » s’est-il demandé avant de rappeler que le problème d’occupation des bâtiments de l’EPST par les établissements d’enseignement supérieur a fait l’objet d’une instruction académique n°12/MINESU/CAB.MIN/MNL/KOB/2010 du 14 juillet 2010 signé par le Ministre Mashako Mamba.

Au terme de cette instruction, le Ministre Mashako avait accordé un délai de trois ans à toutes les institutions d’enseignement de son ressort d’acquérir leurs propres bâtiments et libérer progressivement le patrimoine immobilier et mobilier de l’EPST, alors EPSP. Ce qui n’est pas le cas avec l’ISPT/Kin qui a résolu de construire une clôture qui englobe les services de l’EPST dont l’Imprimerie de l’EPST, le Centre de correction des Examens d’Etat, la Direction de l’information pour la gestion de l’éducation et le Service National d’Identification des élèves, en ignorant l’instruction du ministre Pius Muabilu qui a attesté que c’est à l’EPST que revient cette concession de l’ITI/Gombe.
Et une terreur y est installée où les maisons des enseignants de l’ITI/Gombe ont été saccagées, un enseignant a été poignardé et un secrétaire administratif a trouvé la mort, agressé par les étudiants de l’ISPT. Muhindo Nzangi qui aurait reçu l’argent des Libanais a résolu de confisquer ces espaces de l’EPST, en instaurant une terreur qui n’épargne même pas les correcteurs des examens d’Etat.
Il sied de rappeler qu’alerté, le Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, le professeur Tony Mwaba Kazadi, a après la clôture des séances de réarmement moral avec les Chefs d’Établissements de la Ville Province de Kinshasa, procédé à une visite éclair dans les installations de l’ITI/Gombe pour constater la construction du mur.
Après son passage, le DG de l’ISPT, Monsieur Albert Kabasele Yenga Yenga qui n’a qu’un mois à la tête de cette institution, s’est amené escorté par les éléments de la Garde républicaine, proférant des propos diffamatoires et injurieux à l’égard du Ministre Tony Mwaba, se prévalant d’être de la famille présidentielle et que le Ministre ne peut rien lui faire.Le lendemain, il a tenu un rassemblement des étudiants pour les réchauffer à garder ce qui leur est déjà acquis avant sa conférence de presse, d’où le Préfet a tenu à réagir pour éclairer ainsi la lanterne de l’opinion.
Théo Démosthène KALUBI
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