Matata Ponyo : ‹‹ Bukanga Lonzo est un dossier juridiquement vide ››

Après le rebondissement dans l’affaire du Parc agro industriel de Bukanga Lonzo, l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo donne sa part de vérité dans ce dossier judiciaire pour les uns mais très politique pour le leader du LGD.

Face à la presse kinoise le mercredi 21 juin, le sénateur Matata Ponyo insiste que ce dossier ravivé par le procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean-Paul Mukolo Nkokesha en complicité avec le speaker du sénat, Modeste Bahati Lukwebo, est une affaire politique basée sur la tricherie, la fraude et le mépris de la loi.

Loin de s’attarder sur l’illégalité et l’irrégularité du nouveau réquisitoire du procureur général Mukolo pour la levée de ses immunités, le sénateur Matata a en quelques lignes brossé ce qu’il connaît du financement de ce parc agro industriel de Bukanga Lonzo.Le dossier est vide, à l’en croire.

‹‹Le rapport de l’IGF dit ceci: tous les fonds destinés au projet Bukanga Lonzo ont été payés directement à l’entreprise sud-africaine Africom Commodities qui était chargée de la gestion de ce parc. Comme vous le savez, il y a eu un contrat de partenariat public-privé entre le gouvernement et cette société pour la gestion de ce projet. Ce projet n’était pas géré par le premier ministre, ni par le ministre de l’agriculture, ni par le ministère des Finances, mais il a été géré par l’entreprise sud-africaine. Et ce même rapport de l’IGF indique clairement que tous les fonds ont été directement versés dans le compte de cette entreprise. Il n’y a aucun dollar qui a été versé à la primature ››, note l’ancien Premier-ministre sous Kabila.

Il s’étonne de voir que l’IGF l’accuse de détournement par rétrocommission, et cela malgré la version donnée par Christo Grobler, le directeur de la société sud-africaine qui avait réceptionné l’argent pour la gestion du parc de Bukanga Lonzo.

‹‹Le 2è élément surprenant dans ce dossier est que l’IGF dit que c’est à partir de l’argent reçu en Afrique du sud que les virements ont été faits en faveur de Mr Matata. Donc le détournement dont il est question ici est une rétrocommission d’autant plus d’ailleurs que c’est traçable. Chose grave, le patron de cette société écrit que je n’ai jamais donné aucun franc à M. Matata ni à un membre de sa famille ni à une entreprise proche de lui, document certifié par la police sud-africaine. Est-ce qu’on pouvait encore se réunir dans cette salle pour parler du détournement ? ›› a précisé le candidat annoncé à la présidentielle de décembre 2023 avant de poursuivre, ‹‹Si je reproche à Mr X d’avoir détourné des fonds, mais que je ne lui ai pas donné directement cet argent, et que je l’ai remis à Y mais qu’en le poursuivant, Y  confirme qu’il a reçu les fonds mais il ne l’a pas remis à M. X, si vous continuez à harceler X qu’il a détourné votre argent, c’est la sorcellerie et la perte du temps tout simplement››.

Augustin Matata dit être serein car Christo Grobler l’avait innocenté au cours d’une émission avec le journaliste Christian Bosembe de Congo buzz, aujourd’hui président du CSAC.

‹‹Non seulement que M. Christo Grobler fait ce témoignage certifié par la police sud-africaine, Christian Bosembe, journaliste proche du pouvoir a interviewé Grobler ici à Kinshasa, il lui a posé la question: avez-vous remis l’argent à Matata, ce dernier répond non, d’ailleurs je ne l’ai rencontré que deux fois, la 1ere, quand on saignait le contrat, il n’était pas seul, il était avec les ministres, c’était à la primature et la 2e, c’était à Bukanga Lonzo, où est-ce que je pouvais lui donner l’argent ? En dépit de cette interview réalisée par un journaliste proche du pouvoir, la hantise de pouvoir condamner Matata continue toujours ››.

Cependant, le leader du LGD entend affronter la justice si cette dernière quitte sous la coupole politique pour s’arranger derrière le respect des normes et principes légalement établis dans le pays,et cela sans acharnement ni moins un règlement des comptes.

KALUBI-MUJANAYI