Plainte de Matata contre Bahati : la justice congolaise face à l’épreuve d’impartialité 

Plusieurs fois harcelé dans l’affaire Bukanga Lonzo et biens zaïriannisés, le sénateur Augustin Matata Ponyo passe à la vitesse supérieure, l’homme vient de déposer sa plainte à la Cour de cassation contre le président du sénat Modeste Bahati Lukwebo. 

L’ancien premier ministre saisit ainsi la justice après avoir décrié les multiples manœuvres et complots politiques du président de la Chambre haute du parlement et du procureur général près la Cour constitutionnelle le mettant à nu à la disposition de la justice pour l’écarter de la course à la présidentielle mais aussi de le jeter en prison.

Le leader du LGD qui s’est fait accompagner par la presse pour déposer sa lettre d’indignation au bureau du sénat dit avoir porté plainte contre le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo pour atteintes aux droits garantis aux particuliers.

‹‹Je viens de retirer toute ma confiance du Bureau du Sénat et de son président Bahati. Ce dernier est devenu juge et parti. Toutes les actions qu’il pose contre moi, candidat président, sont en faveur du candidat Tshisekedi qu’il a choisi et pour qui il fait la pré-campagne ›› dit le natif de Kindu.

Le sénateur Matata trouve dans les gesticulations du président Bahati et du procureur Mukolo Nkokesha, un complot politique contre sa personne. 

‹‹ Je viens de porter plainte contre le Pdt du Sénat Bahati. Dans le but de m’éliminer politiquement des élections présidentielles en faveur de son candidat Tshisekedi, il viole la Constitution et les lois du pays en ma défaveur. Les faits étant avérés, la justice est l’épreuve.Ce qui me choque et me pousse à porter plainte, c’est que les actions que pose le sénateur Modeste Bahati Lukwebo, président du sénat, relèvent de la mauvaise foi, et visent à m’éliminer de la course présidentielle, étant donné qu’il est membre du présidium de l’Union Sacrée et que lui-même s’était déjà prononcé ouvertement en faveur du candidat Félix Tshisekedi Tshilombo ››, dit-il.

À en croire Matata Ponyo, le président du sénat Bahati devra se rappeler qu’il n’a pas le pouvoir de violer la Constitution et le Règlement intérieur du Sénat pour défendre son candidat président de l’Union sacrée pour éliminer les autres candidats présidents en utilisant la tricherie.

Le natif de Kindu reste convaincu que toutes les poursuites contre lui sont politiques et s’il décidait de se retirer de la course à la magistrature suprême, tous les simulacres d’ennuis judiciaires qu’il subit vont aussi s’arrêter.

Pour les analystes, la plainte du sénateur Matata Ponyo met la justice congolaise face à l’épreuve d’impartialité. Le parquet près la cour de cassation devrait être diligent dans le traitement de la plainte contre le président du sénat de même manière qu’il l’a fait contre Matata afin de prouver que notre justice n’a rien d’influence politique.

KALUBI-MUJANAYI