
Il en est à son deuxième mandat de député national et il compte rempiler, vue la confiance maximale que sa base place en lui. Mandjuandjua Mayembe La jeunesse est un homme très effacé, discret et courtois mais puissant, il gagne souvent au goal average comme tout fan des Léopards.
L’élu d’Ilebo a tout confié à Demosthenenews.net : son silence face à la presse durant ce deuxième mandat, ses réalisations comme meilleur élu dans son fief d’Ilebo, l’état des relations avec ses collègues élus d’Ilebo et du Kasaï, affaire détention frauduleuse des kits électoraux par les membres de son parti A.C.I, la signature de la charte de l’Union sacrée, l’arrestation du député Édouard Muangachuchu et son point de vue sur la proposition de la loi Tshiani.
Lisez dans les lignes qui suivent l’intégralité de l’interview qu’il a accordée à notre rédaction:
Démosthène : Plusieurs fois à Ilebo mais sans broncher, on dirait vous avez divorcé d’avec la presse. Comment allez-vous ?
Lajeunesse : je suis convalescent depuis l’accident mortel que j’ai connu le 24 août 2022. Loin d’avoir divorcé d’avec la presse de ma province, je m’étais donné une discipline afin de réfléchir car mon deuxième mandat obtenu en 2018, je l’ai placé sous le signe de la méditation. J’ai voulu observer le monde et je continue à considérer ma province comme une province à protéger.
Démosthène : mandat de méditation mais qui tend vers sa fin. Qu’est-ce que vos électeurs peuvent retenir ?
Lajeunesse : les attributions constitutionnelles d’un député c’est tout ce que je fais chaque jour. J’assiste régulièrement aux plénières , je côtoie ma base à l’occasion de toutes les vacances parlementaires. J’apporte tant soit peu ma modeste contribution à ma base. Bien que la province soit si grande, mais au niveau de ma base naturelle d’Ilebo, je continue à apporter ma contribution au-delà même des attributions d’un député national. À ce qui concerne la province, surtout à Tshikapa, chef-lieu de la province, lorsqu’il y a un cri d’alarme qu’il y a un besoin pour lequel il faut intervenir, nous avons un caucus des élus du Kasaï, nous y travaillons pour que la situation soit décantée.

Démosthène: meilleur élu d’Ilebo en 2011 et 2018, pouvez-vous d’une manière sommaire épingler vos réalisations menées au profit de votre base ?
Lajeunesse: la population est témoin de mes actions. Ce n’est pas une grâce ou un hasard de devenir un député national si jamais la population ne vous porte pas à cœur. Lorsqu’on le devient on doit être reconnaissant à cette population et ce n’est pas pour rien que j’ai été réélu en 2018, ceci prouve que mon bilan n’était pas négatif. Quand à mon deuxième mandat de 2018, je crois avoir fait le minimum de moi-même et je continue à le faire.
Démosthène : concrètement quelles sont vos réalisations dans votre base?
Lajeunesse: loin d’énumérer toutes mes réalisations, je peux citer quelques unes : dès que vous quittez Tshikapa vers Ilebo, tout au long de la route vous verrez mes œuvres. Au village Baongo de Karuru, j’ai tôlé une école et j’y construis un institut, à moins de 10 km, vous trouverez des centres de santé qui naissent comme champignons à Ibombo Yeyi, à Bushong Munene et à Bushong Mateng, village après village. Pas n’importe quel type de centre de santé, un centre de santé de 14 chambres ( une chambre de 25 mètres de longueur et 14 de largeur). C’est la toute première fois que la Zone de santé de Banga puisse se retrouver devant 18 centres de santé construits par un individu dans moins de deux ans. Je peux vous rassurer que ma population espère encore beaucoup en moi.
Démosthène : réalisations seulement en santé ?
Lajeunesse : J’ai aussi électrifié pas moins de 25 villages, et dans beaucoup de nos villages on a la lumière 24 heures sur 24. Dans chaque village j’ai donné plus de 20 panneaux de 300 wats, plus de 15 batteries et des lampadaires de l’entrée jusqu’à la sortie du village. J’ai électrifié l’avenue Kabila, l’artère principale de la cité d’Ilebo. D’ici là fin de mon mandat je vais atteindre tous les villages.
En dehors de l’électrification, je construis un forage d’eau par groupe. J’ai mis un forage d’eau partout où il y a un centre de santé.
Hormis le lobby que je mène à l’EPST pour la campagne » pas un village sans écoles maternelle, primaire et secondaire. Tous nos villages ont bénéficié chacun une école maternelle, primaire et secondaire payée par l’État suite à notre lobby. Je remercie d’ailleurs le ministre de l’EPST, Tony Mwaba pour son accompagnement. Le secteur de Sud-Banga a bénéficié également des instituts supérieurs très bien construits par moi-même et je les ai mis à la disposition de l’État.
Je fais un effort pour que tous les 4 secteurs aient au moins mes œuvres sociales.
Démosthène : quel est l’état de vos relations avec vos collègues députés élus d’Ilebo ?
Lajeunesse : toute la province du Kasaï nous avons un caucus qui est géré par honorable Anne-Marie Mbilambangu. S’il y a un problème ou un différend, le caucus est censé les régler. À mon humble avis, nous sommes tous collègues députés d’un même territoire, on est obligé de travailler ensemble. Le reste, je ne suis pas d’une nature conflictuelle, je regarde ce qui avance et c’est tout.

Démosthène : l’actualité c’est les élections dont la révision du fichier électoral venait d’être organisée dans les 3 aires opérationnelles à travers le pays. Comment se sont déroulées les opérations d’enrôlement des électeurs dans votre fief d’Ilebo ?
Lajeunesse: l’enrôlement chez nous s’est bien passé, je profite de votre micro pour remercier la population d’Ilebo car elle s’est déplacée massivement pour s’enrôler pour soit conserver les 3 sièges, soit augmenter le nombre des sièges pour que Ilebo soit mieux représenté au niveau de l’Assemblée nationale et provinciale.
Démosthène : que retorquez-vous à ceux qui accusent les membres de votre parti d’avoir soutiré frauduleusement les kits d’enrôlement pour se taper un grand nombre d’électeurs ?
Lajeunesse je dois vous rassurer que j’ai été candidat en 2011 sans connaître l’adresse du siège de la CENI et d’ailleurs depuis qu’on a mis en place le bureau Kadima, je n’ai jamais été là. Chaque antenne de la CENI a 5 membres, je ne maîtrise aucun membre de la CENI Ilebo, d’ailleurs j’ignore là où se situe le bureau de la CENI à Ilebo.
Démosthène : élu en 2011, puis réélu en 2018, trouvez-vous possible de faire croire aux gens que vous ne connaissez pas l’adresse de la CENI même à Ilebo ?
Lajeunesse: je ne vois pas tout au long du processus ce que ce que je peux aller chercher au bureau de l’antenne de la CENI. Pour y retirer quoi ? On est candidat, c’est le parti qui dépose la candidature, on est élu, les résultats sont publiés par la RTNC, pourquoi dois-je me casser pour connaître quelqu’un ou pour avoir quelqu’un à la CENI ? Alors comment mon parti Alliance des congolais indépendants (A.C.I) pouvait obtenir une machine, d’ailleurs 3 semaines après lancement des opérations, dans mon village les machines chômaient, on enrôlait que 10 personnes. Je devrais avoir des machines pour aller enrôler qui ? Des bêtes et des plantes ? Pourquoi se casser pour avoir une machine d’enrôlement qui n’est même pas une machine à voter. Des politiciens en mal de positionnement ont monté ce coup pour me salir entant que autorité morale d’un parti. D’ailleurs les gens cités dans cette aventure ne sont que des fantômes, mon fédéral à Ilebo s’appelle Nestor Manyama Maramanda, le chef de secteur, le chef de poste de l’ANR et les autres personnes citées ne sont que des fictifs, on n’a trouvé personne.
Démosthène : signature de la charte de l’Union sacrée, l’ACI votre parti a-t-elle été présente?
Lajeunesse : je suis parmi les premiers députés révolutionnaires qui ont fait cette révolution pour qu’il y ait ce qu’on appelle aujourd’hui union sacrée. S’il y a dix premiers députés, je suis parmi eux. J’ai quitté le FCC et créé mon parti après avoir observé que mon territoire d’Ilebo n’a rien bénéficié 18 ans durant. Je me suis révolté pour changer la donne à l’Assemblée nationale. J’ai également créé ce parti pour soutenir et accompagner Félix Antoine Tshisekedi, je continue à croire à sa politique pour que Ilebo bénéficie quelque chose. A.C.I était 8e ou 9e parti à signer cette charte à Pullman hôtel.
Démosthène : pouvez-vous placer un mot quant à l’arrestation de votre collègue Édouard Muangachuchu ?
Lajeunesse j’encourage le collègue Édouard Muangachuchu de dénoncer tous les complices, qu’il ne meurt pas seul. S’il est innocent que la justice l’acquitte. Nous continuons à condamner des actes tels que tu es congolais mais tu tues tes frères congolais. Vous savez que le budget de notre pays ne sert pas convenablement le pays à cause des guerres récurrentes à l’est. Aujourd’hui tous les efforts sont orientés vers l’est pour sauvegarder l’intégrité du pays, ce qui empêche qu’on résolve d’autres besoins par exemple notre ville de Tshikapa.
Alors si la justice prouve que Muangachuchu est auteur de cette guerre de l’est avec le M23, sa place c’est là où il est en prison.
Démosthène : quelle lecture faites-vous de la proposition de loi Tshiani ?
Lajeunesse : cette loi est la bienvenue pour protéger la fonction du président de la République pour qu’il n’y ait pas d’infiltration au sommet de l’État. Cette loi n’est pas scélérate, elle ne sépare rien. Nous étions à 11 provinces, aujourd’hui nous sommes à 26, cela a séparé qui? Nous sommes congolais et nous sommes toujours unis. Celui qui est congolais de père et de mère congolais, va gérer ce pays. Si vous avez un seul parent congolais, vous pouvez servir ce pays mais pas aux postes de souveraineté.
Démosthène : quel est votre dernier message ?
Lajeunesse : je continue à croire qu’avec Félix Tshisekedi le pays va décoller si on le laisse diriger le pays en paix. Je remercie et félicite la population du Kasaï et d’Ilebo pour la paix qui règne partout malgré les intempéries voire les érosions mais nous tenons.
Propos recueillis par Théo Démosthène KALUBI
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