
Nommé nouvel administrateur de territoire de Mweka par le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi à travers ses récentes ordonnances présidentielles du 25 novembre 2022 dernier, François Mingambengele Mikobi entend laisser les traces dans ce territoire réputé conflictuel.
Dans un entretien exclusif qu’il a accordé à notre rédaction, l’administrateur de territoire de Mweka parle de l’état dans lequel il a trouvé son entité, ses relations avec les acteurs politiques majeurs de Mweka et de son apport au programme de développement local de 145 territoires initié par le chef de l’État.
Lire ci-dessous l’interview intégrale que François Mingambengele a accordée à notre rédaction :
DÉMOSTHÈNE : nommé à peine, dans quel état avez-vous trouvé territoire de Mweka ?
Mingambengele : Je ne vais pas faire des commentaires là dessus, en dehors des bâtiments publics, je n’ai presque rien trouvé mais avec l’aide de Dieu et la compassion de la population qui veut que les choses se construisent normalement, nous sommes en train de nous battre et nous tenons.
DÉMOSTHÈNE : à vous voir, vous êtes trop jeune, qui êtes-vous, quel est votre parcours et comment êtes-vous devenu administrateur?
Mingambengele: je suis Mingambengele Mikobi François, je suis né à Mweka le 13 août 1981, j’ai fait mes études primaires à l’EP 30 Avril de Kakenge, les humanités au collège Saint Joseph de Bulongo, je suis allé faire les études universitaires à l’université de Lubumbashi d’où je suis sorti licencié en Droit puis, avocat au barreau de Kinshasa-Matete. J’ai œuvré depuis 2007 au parti UDPS.
DÉMOSTHÈNE : nommé à la tête d’un territoire réputé conflictuel comment vous en prenez-vous ?
Mingambengele : rien n’est impossible à Dieu et à tout celui qui croit. C’est à cause de ma foi chrétienne que je me dis que rien ne me sera impossible. Avec tout ce que j’ai comme expérience en Droit et en politique, et surtout l’idée que la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse, je me dis que je vais amener à comprendre que tout en étant ensemble nous pouvons faire des grandes choses et que un royaume divisé n’est voué qu’à l’échec. Voilà pourquoi depuis que je suis là, je ne cesse de demander aux compatriotes et acteurs politiques que nous avons intérêt à être ensemble et de parler de l’intérêt général de Mweka que de faire prévaloir nos petits intérêts privés qui ne valent pas plus que notre territoire de Mweka. Je prêche l’amour du prochain, l’amour de Mweka, de façon que, tous ces ingrédients réunis, Dieu au contrôle, nous puissions aller de l’avant.
DÉMOSTHÈNE : tous vos prédécesseurs ont été accusés d’être pour tel ou tel autre camp politique, François Mingambengele peut-il nous rassurer qu’il sera différent de ses prédécesseurs qui étaient tireurs des ficelles dans les conflits ?
Mingambengele : je sais qu’ être administrateur de territoire, il n’y a presque pas de salaire. Si j’ai accepté d’occuper ce poste c’est pour laisser les traces. Là où il n’y a pas de salaire, il y a quelqu’un qui a accepté de braver la pauvreté et les intimidations pour laisser l’histoire. Se constituer une ligne politique, il faut accepter un début comme celui-ci.
DÉMOSTHÈNE: quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées depuis que vous êtes là comme administrateur de territoire ?
Mingambengele : je connais une seule difficulté jusque-là : les interférences politiques dans les prises de décisions. Mais je ne me laisse guider que par ma propre conscience, ce que Dieu veut et ce que mes disent les instructions officielles.
DÉMOSTHÈNE: le social est bon à Mweka ?
Mingambengele : le social à Mweka est comme il est pour tout le pays. Nous nous battons pour que tout le monde travaille car c’est le travail qui fait l’homme. Nous incitons tout le monde à travailler pour que la production augmente et que la population se retrouve, c’est tout.
DÉMOSTHÈNE : au terme d’une audience avec vous, le député Constantin Mbengele promet de repeindre le bâtiment administratif du territoire, comment avez-vous accueilli ce message ?
Mingambengele : le député Constantin Mbengele Kwete Thamuk est un digne fils de ce territoire. Il a été touché de l’état dans lequel il a trouvé le bâtiment administratif, et que le bon sens aidant, il a pensé poser ce geste de générosité. Nous ne pouvons pas le lui refuser. Mon souci, je l’ai dit aux acteurs politiques : je ne peux pas empêcher à qui que ce soit de poser un bel acte pour ce territoire. Les moyens que chacun peut mettre à la construction de ce territoire nous permettront d’aller loin.
DÉMOSTHÈNE : membre de l’UDPS, administrateur de territoire de Mweka, à quoi vous attendez-vous du programme de développement local de 145 territoires?
Mingambengele : le programme de développement local de 145 territoires est un projet de salut du peuple. C’est la première expérience que le chef de l’État a eue depuis qu’il est au pouvoir. Il a constaté que des projets qui viennent d’en haut finissent difficilement avec ce qu’on appelle Kuluna en cravate (prédateurs). J’ai imprimé une idée que Mweka a besoin du développement, c’est la population qui doit surveiller, on doit être derrière ceux qui ont gagné les différents marchés de sorte que tout chantier soit achevé. Notre pression doit être forte pour que ceux qui ont gagné les marchés se sentent interpellés, ceci fera que le projet du chef de l’État réussisse.
DÉMOSTHÈNE : Mweka, un territoire en chantier, vous comptez commencer par où pour laisser les traces ?
Mingambengele : je commence d’abord par l’homme de Mweka qui avait été influencé. Voilà pourquoi à mon avènement à la tête du territoire, j’ai demandé qu’on revienne à notre ancienne appellation » Mweka wa Bana » (Mweka des enfants) parce qu’un enfant peut facilement pardonner, il ne peut garder aucune dent ni moins empoisonner les autres. Le » Mweka wa bakole » (Mweka des coriaces) qu’on nous a imposé était de mauvaise foi. Je vais travailler cet homme de sorte qu’il comprenne qu’il a besoin de l’autre. Je travaille pour que la population comprenne que la salubrité est un devoir pour tous. J’ai causé avec les couches de la population, à l’issue d’une année, on aura un Mweka propre.
DÉMOSTHÈNE : nommé à la tête du territoire à la veille des élections, le moment des élections est une période de vives tensions à Mweka. Que préconisez-vous entreprendre ?
Mingambengele : les vives tensions sont semées et encouragées par ceux qui veulent qu’il y ait du désordre mais moi je me suis dit que tout celui qui n’a pas un discours qui réconcilie tous les enfants de Mweka m’aura sur son chemin. Je suis content que les acteurs politiques semblent avoir compris mon message. Et celui qui va devoir s’entêter, j’ai la population derrière moi, nous allons marcher pour dire au chef de l’État que celui qui ne veut pas que la paix soit à Mweka c’est tel, nous verrons comment il sera élu à Mweka.
DÉMOSTHÈNE : monsieur l’administrateur merci pour la disponibilité
Mingambengele : je vous remercie parce que vous avez voulu rendre le territoire de Mweka audible et visible.
Peu avant d’être nommé administrateur de territoire de Mweka, François Mingambengele Mikobi était coordonnateur du cabinet du ministre provincial de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel.
Théo Démosthène KALUBI
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