Malgré un cessez-le-feu annoncé, les combats se poursuivent dans l’Est de la RDC

Malgré la pression internationale et l’annonce d’un cessez-le-feu prévu mardi après midi entre l’armée et les terroristes du M23, les combats se poursuivent dans l’est de la République démocratique du Congo, selon des sources locales.

Après quelques jours de calme relatif, les combats ont repris lundi sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par les rebelles, dans la province du Nord-Kivu, faisant plusieurs morts et blessés civils selon des sources hospitalières et humanitaires.

Dans la soirée, depuis New York, le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres exhortait « le M23 à respecter le cessez-le-feu » en vue de « son retrait total et effectif de toutes les zones occupées » dans l’est de la RDC.

Mais le lendemain, les affrontements se poursuivent et le M23 s’est emparé de nouvelles localités.

« Kiruba (à une trentaine de km à l’ouest de la capitale provinciale Goma) vient de tomber d’entre les mains des rebelles », a déclaré une source sécuritaire. « Nous les avons attaqués cette nuit mais ce matin, ils ont lancé une contre-attaque et à cette heure les combats continuent », a ajouté la même source.

Même chose sur le front nord, où le M23 reste à l’offensive sur des villages et des positions des FARDC (forces armées de la RDC), provoquant, selon des témoins, le repli des militaires vers la ville de Kanyabayonga, plus au nord.

Mais malgré sa progression sur le terrain, le M23 a annoncé mardi dans un communiqué « un cessez-le-feu effectif » à 12H00, afin « d’ouvrir la voie au dialogue direct avec le gouvernement de Kinshasa ».

Les deux parties s’accusent mutuellement d’avoir lancé des attaques sur leurs positions.

Willy Ngoma, porte-parole du M23, a déclaré à l’AFP que l’armée congolaise avait attaqué lundi simultanément toutes (ses) positions et que la rébellion subissait encore des attaques mardi matin. Le M23 réagit en légitime défense, a-t-il affirmé.

Les autorités congolaises, par la voix du lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, accusent de leur côté « les terroristes du M23 et leurs parrains de Rwanda Defence Force (l’armée rwandaise) » d’avoir lancé lundi « une attaque qui a ciblé le contingent burundais récemment déployé dans le cadre de la force régionale de l’East African Community (EAC) ».

Guy LUYEYE