La cheffe de la Monusco, Bintou Keita a reconnu que l’avancée des rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru et de Masisi a fragilisé la collaboration des casques bleus avec les FARDC.
A RFI, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies au Congo-Kinshasa a rappelé que la détérioration s’est accrue depuis les événements funestes de juillet 2022. « Depuis les 25 et 26 juillet 2022 (où plusieurs civils ont été tués dans l’est de la RDC), les incidents qui ont fait le tour du monde, il est clair que la relation telle qu’elle était auparavant s’est détériorée. Dans cette détérioration et le sentiment anti-Monusco, il faut cas même que nous, nous continuons à livrer le mandat », a-t-elle expliqué.
Bien que c’est compliqué, la patronne de la mission de maintien de la paix en RDC fait savoir que les parties continuent à travailler en collaboration au quotidien.
« C’est très compliqué, c’est complexe et c’est un travail qui continue en partenariat malgré tout, en appuie aux FARDC nos commandants des secteurs. Il y a quasiment au quotidien, un partage d’informations, une coordination et il y a beaucoup d’autres choses qui sont faites pour soutenir, justement renforcer les bases de défense qui sont dans la zone même lorsqu’elle est contrôlée par le M23 », souligne-t-elle.
S’agissant des personnes décédées lors des manifestations anti-Monusco à Goma, Mme Keita a rassuré qu’après les enquêtes approfondies, les auteurs (donc casques bleus) des bavures commises sont sanctionnés. « Quand vous dîtes que des bavures ont été commises, déjà il faut se rappeler l’environnement dans lequel nous sommes ou dans un contexte d’attaque directe contre la Monusco avec des morts de part et d’autre, des pillages, des incendies[…] Nous avons une responsabilité en tant que Nations unies de faire des enquêtes approfondies pour voir ce qui s’est passé, d’établir les faits et après, on prend des sanctions », a-t-elle précisé.
Pour ce qui est des multiples attaques dans l’Ituri particulièrement, la fonctionnaire onusienne dit partager le sentiment de la population. D’après elle, c’est normal que les habitants de cette contrée se sentent abandonnés. « Je partage ce sentiment, on a normalisé quelque chose qui, en fait, est anormal. Et donc, même avec les efforts fournis par les Nations unies (la Monusco) et d’autres partenaires, ils ont le sentiment qu’ils ne sont pas suffisamment vus, entendus et ont l’impression que le monde les a abandonnés », a-t-elle déclaré.
A en croire Bintou Keita, il est vrai que les éléments de la Monusco sont présents et actifs dans l’est de la RDC, mais « quand vous voyez le dispositif et ce qu’il faut faire pour pouvoir protéger, ce n’est pas si facile ». Donc, a-t-elle conclu, la représentation des Nations unies comprend les inquiétudes et revendications de la population congolaise.
Guy Luyeye
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