Les propriétaires des constructions anarchiques qui jonchent la capitale congolaise font un bloc contre le gouvernement provincial de Kinshasa afin de ralentir l’élan de destruction mené à travers l’opération « coup de poing ».
« Nous n’avons pas été avertis », scandent en rythme endiablé tous ceux qui sont visés par la destruction des constructions anarchiques. Une victimisation inutile quand on sait que les médias ont relayé maintes fois les communiqués de l’hôtel de Ville de Kinshasa à titre d’avertissement.
Outrés par la détermination du gouvernement provincial d’en finir avec ces constructions anarchiques qui rendent Kinshasa la ville la plus sale d’Afrique centrale, les anarchistes en chef entendent ester en justice le gouverneur Gentiny Ngobila. Véritable procès téméraire et vexatoire, perdu d’avance étant donné que l’hôtel de Ville de Kinshasa veut revêtir Kinshasa de sa plus belle robe d’antan.
Le constat de notre reporterUne bailleresse dont la maison a été détruite s’est dit très surprise et fustige le mode de communication emprunté par les chefs des rues pour informer la population. « Nous n’étions pas informés. Est-ce que dans l’administration, c’est avec des mégaphones qu’il faut travailler pour finir par démolir nos habitations? Je pense qu’ils devaient nous notifier comme c’était le cas à Bumbu, ou même nous appeler à l’hôtel de Ville pour nous expliquer, mais rien n’a été fait et un bon matin on se réveille on se rend compte que la destruction a débuté. C’est vrai que le sol appartient à l’État mais même nous les bailleurs nous avons droit à l’information l’État ne peut pas nous traiter de la sorte vraiment »
Dans la commune de Bandal sur l’avenue du 24, on signale depuis samedi des sans-abris qui passent nuit à la belle étoile pour avoir été victime de ce qu’ils appellent destruction méchante de la part du gouvernement provincial qui a démoli les habitations sans un tout petit message d’avertissement. Plusieurs autres ont été interpellés par la police pour s’être opposé à cette opération au motif qu’ils troublent l’ordre public. Des dispositifs sécuritaires ont été perceptibles sur la ville la journée du lundi 13 février pour mettre la main sur tout quidam qui tenterait de s’opposer à l’opération coup de poing. À Lemba super par exemple, des bars et des terrasses ont été démolis au grand mécontentement des ambianceurs kinois.
Des cabines de rechargement et des conteneurs des dépôts de vente renversés. L’opération initiée par le vice gouverneur de Kinshasa Gecoco Mulumba vise à remettre l’État dans ses droits et revoir à la baisse les embouteillages devenus monnaie courante dans la ville en évacuant les occupants illégaux des rues de l’État. Il y a quelques jours,un communiqué du gouvernorat de de Kinshasa annonçait à la population habitant le lit de la rivière Funa de prendre des dispositions nécessaires pour laisser les espaces de l’État occupés anarchiquement.
Jonathan BUKASA MUAMBA
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