La solution au conflit de l’Est
viendra de la RDC, tranche Hadja Lahbib, ministre Belge des Affaires étrangères.
La cheffe de la diplomatie belge est revenue sur l’actualité sur l’agression rwandaise dont est victime la RDC. À l’en croire, la solution à cette guerre qui date de plus de 30 ans ne viendra pas de New York, de Washington ni de Bruxelles encore moins de Genève, mais la solution est en RDC qui doit se prendre en main, se demander clairement, ce qu’il attend de la transition de la MONUSCO ou de la force régionale de la Communauté Est-africaine et on verra comment l’aider au mieux.
Contrairement au constat du Pape François qui a récemment accusé la communauté internationale de s’être résignée face à l’agression dont est victime la RDC de la part du Rwanda, la cheffe de la diplomatie Belge dit ne pas partager cet avis du souverain pontife.
« Je n’ai jamais ressenti de résignation ni dans la population ni dans les autorités que j’ai rencontrées ici ni dans la communauté internationale. À chaque fois que je prends la parole aux Affaires étrangères de l’Union européenne, je suis écoutée avec beaucoup d’attention quand il s’agit de la RDC et du conflit dans l’Est. C’est un conflit qui, je pense, concerne l’humanité entière. On ne peut pas fermer les yeux sur des millions de personnes, d’enfants, de femmes qui sont déplacés et qui souffrent maintenant d’un conflit qui dure depuis plus de 25 ans », dit-elle.
Pour Hadja Lahbib, la communauté internationale via la Belgique s’est toujours battue pour le retour de la paix dans l’est de la RDC.
« La Belgique est venue jusqu’en RDC et s’est rendue aussi en Angola pour entendre les différentes parties au conflit, pour entendre aussi le médiateur. Vous savez, la Belgique a la réputation d’être une médiatrice. Nous avons l’art du compromis. Nous sommes prêts à servir de médiateur par le canal que vous déciderez. Pour l’instant, il y a une médiation régionale. J’espère qu’il donnera quelque chose. Il y a une réunion qui est en cours, que nous suivons de très près à Bujumbura (20ème sommet des chefs d’Etat de l’EAC). Il y en aura encore au niveau de l’Union africaine. C’est là qu’il y a les germes d’une solution. Je pense que tout le monde est d’accord pour dire, aujourd’hui, que les accords de Luanda, le processus de Nairobi sont tout à fait valables sur papier », a-t-elle dit.
Quant au rôle que compte jouer l’ancienne métropole de la RDC, la cheffe de la diplomatie belge note que la Belgique est engagée sur l’axe de la justice et de la formation militaire.
« Nous sommes au niveau de la justice transitionnelle. Nous sommes présents au niveau de l’entraînement militaire, nous sommes présents au niveau des services de Police, au niveau de la coopération au développement, l’aide humanitaire. Je pense que la Belgique fait déjà beaucoup. Nous sommes prêts à faire plus, éventuellement, s’il y a une demande. Nous demandons que les attentes soient définies clairement et la RDC voit d’abord clairement ce qu’elle attend de la communauté internationale », note Hadja Lahbib.
La RDC et le Rwanda s’accusent mutuellement au sujet de la résurgence du M23. Plusieurs accords sont signés notamment à Luanda, Nairobi et à Bujumbura, mais la situation dans le Nord-Kivu ne fait que s’empirer.
Oliviera-Noëlla BANSEKI
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